Malgré la crise sanitaire actuelle, MondoKarnaval déploie des stratégies pour garder le contact avec son public, contact humain qui nous manque énormément depuis la pandémie qui nous a privé de notre édition en présentiel! Restant solidaires culturellement avec le Monde, Fath-Allah Cherkaoui Laghrizmi était invité en Live Facebook le 30 janvier dernier. Il s’agit de l’un des plus jeunes maîtres de la musique Gnawa de sa génération. Lors de l’entrevue nous avons beaucoup appris à propos de cette culture d’Afrique septentrionale.
À l’origine, ce sont des descendants d’anciens esclaves noirs d’Afrique subsaharienne (Mali-Soudan-Guinée), amenés au Maroc, qui se sont métissés à la population locale. Ces personnes pratiquaient autour des maîtres musiciens, d’instrumentalistes, de voyantes, de médiums et d’adeptes. Il s’agissait d’un culte original à la croisée des cultures d’Afrique noire, des cultures berbères et de l’apport arabo-musulman.
Au MondoNuméris 2, on a gardé le même rythme! Le 26 décembre, El Son Sono- Pérou et Mateo-Colombie ont fait danser Québec. Le 27 décembre, Joyce N’sana du Congo, L’Ensemble klezmer de Sainte-Nigoune de Québec et Webster le Québégalais se sont succédés sur scène et ont livré des performances extraordinaires. Le 29 décembre Akawui du Chili et Lionel Kizaba du Congo ont pris le relais et ont offert des prestations époustouflantes. Ainsi, pour terminer cette seconde série, le 30 décembre, les artistes Kora Flamenca&Zal Cissoko du Sénégal et Espagne et les virtuoses Gnawa Casakesh du Maroc nous ont emmenés dans un voyage magique pour finir en beauté l’année 2020!
Aujourd’hui, le rituel de transe des Aïssâwa est une cérémonie domestique nocturne appelé lîla, qui signifie littéralement « nuit » dans laquelle on crée et développe un genre musical mystico-religieux original, inspirant plusieurs groupes musicaux du Maghreb. C’est un rite d’adorcisme syncrétique (appelé lila au Maroc, diwan en Algérie) où se mêlent à la fois des apports africains et arabo-berbères et pendant lequel des adeptes s’adonnent à la pratique de la transe à des fins thérapeutiques. Les Gnaouas sont considérés comme les intermédiaires entre le monde du réel peuplé d’humains et celui du surnaturel peuplé de génies appelés Djnoun.
Le principal instrument utilisé -le guembri, l’instrument du maâlem, est un luth tambour à trois cordes. Les autres instruments de musique : les qraqebs ou karkabous- sorte de crotales- sont des instruments de percussions et aussi, le tbel- un tambour. Sur des rythmes et sonorités envoûtantes, des transes ont lieu pendant plusieurs heures. Durant ce moment, les hommes sautent très haut et donnent l’impression de marcher sur des braises lorsqu’ils sont sur le sol.
Chaque année, des milliers de personnes convergent du monde entier au Festival d’Essaouira, au Festival de Fès des musiques sacrées du monde, à Marrakech à la découverte de cette musique Gnawa.
Cette musique Gnawa n’est-elle pas objet de fascination de votre part?