Simplement extraordinaire, même dans l’ordinaire de son existence, la cabane à sucre est un endroit de prédilection pour se réunir en famille ou entre amis. L’équipe de MondoQuébec s’est récemment rendue à l’érablière Godbout, au Grand Marché de Québec, afin d’en apprendre davantage sur les produits de l’érable, en l’occurrence le sirop.
L’érablière ou cabane à sucre est l’endroit où on fabrique les produits de l’érable, dont le sirop d’érable. L’acériculteur récolte la sève de printemps, des érables, également appelée eau d’érable, et ce, pendant une période de 4 à 6 semaines, de la mi-mars à la fin avril, correspondant à la mise en exploitation des érablières. Bien avant la venue des Européens en Amérique du Nord, les Amérindiens recueillaient déjà l’eau d’érable. Dès leur installation permanente sur le continent au début du XVIIe siècle, les Français imitent les premiers habitants du pays et commencent à faire de la cueillette de l’eau d’érable une pratique courante, facilitée par l’usage de raquette à neige permettant de marcher sur la neige, un autre apport de la culture autochtone. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’eau d’érable était bouillie dans des chaudrons de fer suspendus à des troncs d’arbres sur de gros feux en extérieur. La cuisson se faisait donc à l’extérieur, sans abri. En construisant des abris pour protéger la cuisson et éviter les pertes de chaleur, les premières cabanes à sucre apparaissent. Au début du XXe siècle, elles se sont généralisées dans le paysage québécois.
Le temps des sucres fait donc partie du patrimoine culturel de l’Amérique française! De nombreuses familles dans le milieu rural du Québec avaient leur cabane à sucre qu’elles exploitaient pour leur propre consommation, ce qui donnait lieu à des rencontres familiales les fins de semaine. On mangeait à la cabane, on courait les érables pour ramasser les chaudières, on buvait du gros gin, on dansait et on jouait aux cartes.
Même s’il est difficile, voire impossible de s’y regrouper en cette période de crise sanitaire, l’on peut en revanche, faire venir les produits à soi! D’ailleurs Marie-Josée Godbout qui a été rencontrée explique qu’il s’agit d’une saison particulièrement riche : « Il y a eu la coulée monstre, du jamais vu. Mon père, ça fait 50 ans qu’il fait ça, il n’a jamais vu une coulée telle que ça. On n’a pas dormi deux nuits. Tout était sur le point de déborder. En une nuit, on a eu 45 000 gallons d’eau ». Cette eau, servira après transformation à la production du produit vedette connu et reconnu : le sirop d’érable.
Le processus de fabrication se déclinent en cinq (5) étapes que sont : l’entaillage, la coulée d’eau d’érable, la concentration, la transformation de l’eau d’érable en sirop par évaporation et la réaction de Maillard. Tout d’abord, les acériculteurs procèdent aux mois de janvier et février à l’entaillage et à la pose de chalumeaux. Les érables sont reliés les unes aux autres, après deux ou trois entailles.
Au printemps, il y a un dégel couplé à un écart de température entre la nuit et le jour, qui provoquent la coulée de la sève (eau d’érable). Traditionnellement, cette sève était récoltée dans les chaudières accrochées à l’arbre. De nos jours, on le fait avec des tubulures et qui conduisent le liquide dans de grands bassins en acier Inoxydable, qui sera dirigé vers un système d’osmose inversé. https://www.facebook.com/watch/?v=275010910927733
Durant le processus, l’eau d’érable est bouillie à 104 °C degrés pendant des heures jusqu’à ce que le taux de sucre et les autres molécules qui y sont contenus atteignent 66% ou 66 degrés Bris. Le produit doit toujours respecter les normes de qualité et de salubrité. Le sirop d’érable a un pouvoir antioxydant permettant de réduire la fatigue musculaire. Il ne contient aucun colorant, ni additif.
Le sirop d’érable n’est-il-pas un beau et bon produit du terroir?